André Citroën est né le 5 février 1878 à Paris. Son père, Lévie Citroën, est un diamantaire hollandais et sa mère une polonaise, Masza Kleinmann.
Très tôt, il s'affirme être un esprit novateur, qui veut repousser les limites, qui étonne, innove et ne se contente pas de suivre : c'est ce tempérament entreprenant qui l'amène à ce lancer dans l'aventure automobile.
Il n'est âgé que de 24 ans lorsqu'il crée sa première entreprise, la Société des Engrenages Citroën. C'est lors d'un voyage en Pologne qu'il a découvert par hasard un procédé de taille des engrenages en forme de chevron. La denture de ces engrenages devient son emblème.
Il vit à Paris, voyage, et a pour son entreprise des ambitions mondiales. C'est sans doute cette capacité à voir plus loin dans le temps, dans l'espace et aussi à travers les classes sociales, qui peut expliquer son talent.
Pendant la Première Guerre mondiale, il organise une production d'obus à une cadence record, puis convertit son usine pour y réaliser son rêve, fabriquer des automobiles. À la fin de l'année 1919, trente voitures y sont fabriquées quotidiennement. Mais cette cadence ne suffit pas : après un voyage aux Etats-Unis, André Citroën décide d'importer en France le modèle productif américain, l'organisation scientifique du travail théorisée par Taylor et mise en pratique par les usines Ford. Son usine devient alors un modèle de productivité.
L'ambition d'André Citroën est de populariser l'automobile tout en lui conservant sa valeur, d'en faire un objet de la vie de tous les jours, un outil de travail autant qu'un instrument de loisirs. Pour cela, il se dote d'une politique de communication originale et audacieuse dans laquelle on reconnaît son goût du faste et du spectaculaire. Aussi lui arrive-t-il de se lancer dans des investissements riqués.
Dans une stratégie de croissance, le projet de la Traction est un véritable coup de dés de sa part alors que la crise économique menace. Le concept d'automobile à traction avant, proposé par l'ingénieur André Lefebvre, avait été refusé par Renault ; André Citroën l'accepte lui avec enthousiasme.
Mais le succès de la Traction arrive trop tard pour sauver l'entreprise qui, ruinée, est rachetée par Michelin, son principal créancier. André Citroën meurt d'un cancer le 3 juillet 1935. Il est enterré au cimetière du Montparnasse.
Loin d'entre oubliés, son talent et son audace laissent encore leur empreinte aujourd'hui.
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